Le mathématicien qui refuse les récompenses (2)

Le grand public ne le connait pas, pourtant le mathématicien français Alexandre Grothendieck, qui est décédé le 15 novembre 2014,  était comparé à Einstein.

 

Sa rencontre avec Laurent Schwartz et Jean Dieudonné, deux très grands mathématiciens, sera déterminante dans la suite de son parcours. Ils proposent à celui qui n’est alors que leur élève de résoudre 14 questions sur lesquelles ils butent. Il a le choix. En quelques mois, il apporte 14 réponses. Encore quelques mois et il a rédigé l’équivalent de six thèses. Un bon élève mettra trois ans, quatre ans… 

 

Comment faire rentrer ce garçon dans le cadre de l’administration ? Compliqué. Apatride et antimilitariste, il ne veut pas prendre la nationalité française. Pas question de faire son service militaire, il garde donc son passeport Nansen délivré par l’ONU aux réfugiés sans patrie. Il ne sera naturalisé qu’au tout début des années 70, une fois sûr d’échapper à l’encasernement.

 

Visionnaire, prodige, il résout en quelques mois ce que d’autres mettent des années à étudier. L’homme révolutionne la géométrie algébrique, récompensé par la médaille Fields en 1966, il la refuse. Les plus grandes universités de la planète lui offrent l’asile, lui choisit de rester à Bures-sur-Yvette (Essonne) à l’abri du domaine du Bois Marie, où se trouve l’IHES (Institut des Hautes Etudes Scientifiques) qu’il quittera pourtant, dans les années 70, apprenant que le ministre de la Défense le finance.